Semaine du 2 juillet 2017

Bord de mer et rien d'autre

La mer est juste d'écume

Juste de brouillard effiloché

Une vapeur qui se devine et qui se sent

Des varechs luisants

Glissant les uns sur les autres

À la marée montante

Des cris sombres d'oiseaux presque blancs

Ils plongent et plongent et plongent encore

Soudains comme un départ

Abruptes comme une absence

C'est un vide qui s'appelle vertige

Des pas des pas et encore des pas

Le sol rocailleux et revêche

Comme un visage qui aurait boudé toute sa vie

Tout près si accessibles

Des coquillages dans de minuscules flaques

Et toujours la lumière au travers du brouillard

Et toujours les ondes qui construisent le jour

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 25 juin 2017

Rose pivoine

Arrêt sur image

Les pivoines se sont alanguies

Leur saveur diluée

Dans les orages sans fin

D'immenses bouquets

Non cueillis

Se sont couchés

Appuyés et bancals

Sur les clôtures blanches

Ils ressemblent

Aux danseuses de Degas

En fin d'exercice

Prendre la pose

Pour la simple beauté

D'être là

Faciles  à ignorer

À travers les nouvelles répétées à l'envi

Les klaxons les embouteillages

Les vacanciers pressés

De nourrir leurs mémoires

D'ailleurs et de conversations

Ne les repèrent pas

Mais dans les promenades tardives

Au coucher du soleil

Au fond d'un jardin

Distillant leur dernière beauté

Rappelant que c'est juin

Et que les roses s’entrouvent

Il en reste encore assez

Pour un arrêt sur image

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 18 juin 2017

Manège

Manège

Tourner jusqu'à l'étourdissement

Perdre un peu la tête

En voyant flou tout autour

C'est fini la neige

Il  était grand temps

Place à la fête

Jusqu'à la fin du jour

Le rouge vaut mieux que le beige

On balance tous les "gentiment"

Il ne faut pas que l'on regrette

Tous les mots d'amour

Allons pour les sortilèges

Vivre ce qui vient devant

Allons vite l'inutile je le jette

Et je regarde aux alentours

Véronique

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©  Véronique Poussart  2016 

Semaine du 11 juin 2017

Loin

À quel lointain

Appartenons-nous

De bronze d'argile

De chasses primitives

Et de paysages infinis

Les vents tournoient

Autour des monticules sacrés

Il se raconte déjà des histoires

D'exploits et de fierté

De départs probables

Sans date de retour

Où se cachent aujourd'hui

Le risque et le péril

Au détour des villes

Et des aéroports

Le rêve est cartographié

Et ressemble à bientôt

Au creux de son esprit

C'est quand même si bien de rêver

À plus loin

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 4 juin 2017

Imprévisible

À trois jours d'avis
Le temps qu'il fera

À marcher en ville
La bifurcation que nous prendrons

Qui sera assis à nos côtés
Dans la salle de cinéma

Quel allium se déploiera
Avant tous les autres
En sphère écarlate

Et qui passera sur le pont de Londres
À la mauvaise minute

Mais facile à prévoir
Chaque semaine le prouve
Un obtus reste un obtus
Facile à repérer
Dans les pics violents de sa signature

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 28 mai 2017

Les paysages éphémères

Le jaune et le bleu

En alchimistes du printemps

Un esprit de vert

Tend ses filets

Capte des éclats

Des soubresauts

Des tracteurs partout

Des oiseaux partout

Les grainetiers débordés

Les chemins en poussière

Si peu fréquentées

Les voies de traverse

Du nord au sud

Recousent la plaine

Comme tu peux bercer

Mon coeur qui tergiverse

Entre soir et matinée

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017