Je n'appartiens
Ni à quelqu’un
Ni à quelque chose
Libre comme l’air
Mes attaches n’ont que peu de noms nommés
Mes attaches sont passées
Ou attendent
Au coin des carrefours
Mes attaches sont en musique
En mots glissés
Dans les pianos les voix
Les guitares les saxophones
Les partitions sont pluie fine
Rythmes violents
Enregistrements
De respirations et de nuits
Je n’appartiens
Qu’à aujourd’hui
Éclaté en secondes
Les ouragans ailleurs
Déchirent les drapeaux
Soulèvent les toits
Comme un papier dans la rue
S’envole d’un mouvement lent
Retombe et tourne
Avant de tourner vers l’autre rue
Les cœurs battent
Le savent-t-ils assez
Plus fort demain
Les pas les gestes
Plus forts demain
Les cœurs battent-ils
Assez
Glissent comme le nuage
Le souvenir le moment
Comme le nuage glisse
Ce que j’étais dans un jadis
Un hier surprenant
Les espaces entre
Tes mains posées
Sur le livre ouvert
Sont mes appartenances
Je n’appartiens plus
Qu’à ce jour
Que tu sais
Le peu le peu
Le jardin le sait
Et les promenades solitaires
Sans doute
Véronique
© 2021 Véronique Poussart