Semaine du 29 janvier 2017

Les jours incrédules

Mer

Montagne

Mur

Une vague folle qui déferle

Sur des terres fertiles?

Un  bleu immense

Qui bloque les regards?

Un écran sauvage

Gaspilleur de paix?

Rien rien de tout cela

C'est une histoire de semaines

De mois tout au plus

C'est une histoire

Passagère

Comme un coup de folie

Quand j'étends

Les pixels bleus

L'air est pacifié soudain

Les espoirs s'arc-boutent

De résistance en résistance

Le jour émerge

Possible

Même dans les temps glauques

Des forces inégales

Des voiles bleues

Renversent le temps

Claquant aux vents

De tous les continents

Véronique

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©  Véronique Poussart 2017

Semaine du 22 janvier 2017

Rose

Une maille après l'autre

Tricoter pour les cœurs et les têtes

Rabouter les morceaux

Effacer les absurdités

Ensemble

De kilomètre en kilomètre

Marcher

Sur les pavés gris

Les repeindre en rose

Un à un

S'il le faut

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 15 janvier 2017

Le temple des vanités

Me Myself and I

Je, oui moi

L'ai-je dit assez de fois

Alors en chœur

Reprenons

Moi le plus

(Le plusse meilleur comme disent les enfants)

Nous disions donc

Je , oui moi

Je m'embrouille

Je n'en suis pas encore

À parler de moi  à la troisième personne

Ça viendra ça viendra

Ç'est si bon

Pour le moment

Le Me Myself and I

Avant moi

Tous des incapables voyons

Avec moi, oui moi

On saura que le climat ne change pas

On saura que les vaccins ne préviennent de rien

On saura que le pétrole fait la loi

Vous savez

Je ne mens pas

Je sais que moi, oui moi

Vous savez que Me Myself and I

Que ces mots sonnent doux  à mes oreilles

Je bâtirai tours et murs

Et dessinerai

D'un doigt vindicateur

Le Temple de mes vanités

Véronique

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 ©  Véronique Poussart  2017

Semaine du 8 janvier 2017

Marée haute

Au moment de la plus haute marée

Une vague immense est arrivée

Elle charroyait des arbres entiers

Des algues des débris

Des herbes entrelacées de cailloux

Chargée de limons opaques

Que le soleil de fin d'après-midi

Éclairait comme un manège

Elle charroyait les espoirs de tous les cœurs

De tous les conquérants et les nomades

Le navire a tangué et tangué encore

Se couchant presque complètement sur bâbord

La vague suivante

À secoué la cale d'immenses vibrations

Le bateau a tenu bon

J'en suis témoin

Je l'ai vu repartir

Dans le mordoré de l'ouest

Véronique

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©  Véronique Poussart  2017