dimanche 26 mai 2019

Semaine du 26 mai 2019

Remonter le printemps


Comme un cadran
Remettre à l’heure
Les pousses les bourgeons
Les feuilles presque transparentes

D’une même cadence
Les verts immuables
Les pétales ciselés et crémeux
Des premières fleurs

Les plans les perspectives
Les vues en plongée
Se superposent
C’est une musique
À milliers de notes
Émouvante et somptueuse

La saison tambourine ses rythmes
Imprévisibles tout autant que rodés
Les grenouilles le disent
Dans les mousses et les fossés

Véronique

©  Véronique Poussart  2019


dimanche 19 mai 2019

Semaine du 19 mai 2019

Gordes

L’air y est sec et clair
Les pavés blonds des terrasses
Écrasées de soleil
S’embellissent
À mesure que le temps passe

La mémoire
Pétrit les souvenirs
Les amalgame
Dans les mêmes sillons

Heureux heureux
Qui comme Ulysse
À fait un long voyage

À Saumane
À Gordes
Je flâne encore
Je savoure les olives
Les fruits confits
Les cafés des placettes

Pour ce jour
La pousse des feuilles
Les verts tendres
Les pivoines sortant du sol
Me suffisent à peine
Car foulard au cou
Je me promène
Porte fermée
Je me protège


Véronique

© 2019 Véronique Poussart

Pour plus d'information sur l'artiste, cliquer ici: veroniquepoussart.com

dimanche 12 mai 2019

Semaine du 12 mai 2019


Femme au transat

Hélas! Ce n’est pas moi
J’aurais bien aimé pourtant
Me faire un vague à l’âme
Avec fond de clapotis

Une autre fois peut-être
L’été n’est même pas là
Et les robes restent pendues
Sur les cintres du passé

Véronique
Pour mieux connaître l'artiste, cliquer ici
©  Véronique Poussart  2019

dimanche 5 mai 2019

Semaine du 5 mai 2019

Ode au râteau

Il est aux jardiniers
Ce qu’est la casserole de cuivre aux chefs
L’aiguille à la brodeuse
Le ciseau au sculpteur
La branche à l’oiseau

Confiné dans les appentis de l’hiver
Relégué aux crochets improvisés
Le voilà à nouveau
Géant
Imparable et inouï

Si vigoureux à la tâche
Si hardi à mettre en tas
Feuilles branches voire papiers égarés
Qu’il a depuis belle lurette mérité
Lettres de noblesse
Et témoignages immortels

Un jardin japonais sans lui?
Une terre bien égale pour les radis?
Il réagit à nos désirs
Prenant même les devants quand il le faut

On le pose et se repose
Voilà qu’il en redemande
Insatiable et gourmand de toutes ses dents

Là-bas encore des tiges fanées
Ici des branchages menus
S’il le fallait
Il mettrait même les nuages au pas

S’il a de l’âge on le préfère encore
Obéissant aux coudes et aux poignets
Le voilà qui me réclame
Moi qui n’ai même pas pris le temps
D’une ritournelle ou d’un sonnet


Véronique
©  Véronique Poussart  2019