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Un temps de cinéma
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Il va falloir vivre autrementPendant que les jours Se font plus courts et plus fraisRéintégrer ses abris En appréciant la lumière vive Que l'ouest projetteÀ travers les arbres dégarnisPar la fenêtre j'observeLe chahut des écureuilsRécoltant encore un peu sous les noyersEt les voisins ratissant une dernière foisFeuilles dorées et herbes jauniesC'est un temps de cinémaCar il n'est pas si étrange De s'inventer de nouvelles histoiresEt de se fabriquer des hérosEn partance vers des mondes inconnusMais bien sûr aussi Un temps de quotidienArrêt sur image Close-up sur les rituels et les gestes Si ténus et si nécessairesEt les écureuils calfeutrentLeurs réserves d'hiver ...
Véronique
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Départ immédiat
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Octobre transporte dans ses veines
La nostalgie d'un été qui s'enfuit
Les oiseaux
Chanteront ailleurs
Les dimanches et les lundis
Enduits de couleurs bleues et blanches
Il reste le désir des départs
La volonté des départs
Chargés de rencontres et de découvertes
Pourquoi ne pas saisir le Sud
Les images alanguies et douces du Sud
Car le temps se fait incertain et venteux
Les feuilles dansent déjà les flocons à venir
Je vois l'air plein des tiges fanées des maïs
Et les derniers potirons
Abandonnés dans le frimas du matin
Véronique
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Le voyage
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S'il était facile
De dire la vie
Chaque dessin le ferait
S'il était facile de la faire surgir
Au matin
Intacte et triomphante
Chaque livre chaque musique le ferait
Mais rien de cela n'est évident
Dans ses cercles infinis
Elle nous tient captifs
Admiratifs de tout ce qui se révèle
Du plus précieux au plus rare
Du plus clair au plus sombre
Elle nous mène consentants
Vers toutes ses dérives
Soucieux de la route
Mais heureux du voyage
Véronique
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La table
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On se retrouvait là
Autour de la table
Partout des pichets des assiettes
Des bols de thé
Des fromages et du pain tiède
Chacun racontait son hier et sa semaine
Les rires faisaient battre les coeurs
Et danser les enfants
On voulait que ça dure jusqu'à la nuit
Ce plaisir fantaisiste et primesautier
Les réparties coincées entre les histoires de vie
On se trouvait tous beaux
Tous dignes d'attention et de tendresse
Tous personnages de roman
Oui ça peut arriver
Des fêlures et des peines
Des angoisses de nuit blanche
Je crois savoir que les excès de regards et de paroles
Guérissent les coeurs
Sans regarder le temps qui passe
Il faut juste savourer les minutes lumineuses
Et les caler bien serrées
Entre hier et demain
Véronique