dimanche 12 octobre 2025

12 octobre 2025


 Courant d'air


L’air vibre
Des tons d’automne
Une à une
Chaque feuille bouge
Le pétiole en amarre
Reprend sa place dans l’arbre
Avant de tomber
De gauche de droite
Elle vire aux vents du jour

Je te regarde
Tes cheveux couleur de cet automne
Cela me plaît
De te voir lire
Près du ginko

J’écoute les uns et les autres
Dans mon silence à moi
Chaque feuille bouge
Dans les tons de cet octobre
Un après-midi
De tout de rien 
Mais pourtant
Si bien

Véronique
© Véronique Poussart 2025


jeudi 25 septembre 2025


 Protection


La pluie tapait fort sur les carreaux

Un parapluie

Des branches


Le bruit des sentiments 

Tapait fort dans le cerveau

Une amitié

Des on se rappelle


Dans les vaisselles 

Entrechoquées

D'un midi pas comme les autres

Un livre une histoire


S'il ne fallait que cela

Et qu'une pluie suffisait


Véronique

© Véronique Poussart 2025

vendredi 4 juillet 2025

Le soleil


 Le soleil

Passé au tamis
Coule bleu
Coule mauve

C’est une épée douce
Entre les toits d’en face
Le chemin des vacances
Ne passe pas ailleurs

Il trace sans conscience
Les mouvements
L’immobilité
Cela donne
Un frisson dans un verre d’eau
Un éclat fugitif
Dans les yeux d’un passant

Dans tes yeux
En passant

Véronique Poussart

© Véronique Poussart 2025

mardi 11 mars 2025

Carnaval


 Carnaval



Les confettis
Tous lancés
Ne restent 
Que couleurs
Pour jouer

Véronique

© Véronique Poussart 2025


mercredi 23 octobre 2024


 Quatre heures dix


J’écoutais la respiration de la nuit
Et l’entendais encore le jour

Un lac un orage une rivière
Et l’eau qui glissait sous les terres desséchées

J’entendais les étoiles s’entrechoquer
Dans le tissu du cosmos
Et les connivences se parler de paix
La peur des biches dans les bois
Et le chant des merles en allés

J’entendais les battements 
Des cœurs en désarroi
Et les chasseurs perdus en forêt
Les sons fondus des trains et des avions
Des nuages et des coups de vent

Parfois
Dans le reflet des réverbères
J’entendais l’aube se glisser
Dans un autre sommeil
Les enfants pleurer d’un chagrin 
Impossible à décrire
Et les plus s’ajouter aux moins

J’entendais surtout
Sa présence
Pas si loin
Et le bruissement des pensées
Qu’il éparpillait
Amoureux des mots
Et d’une ribambelle d’idées
Laissées à la page quatre-vingt-huit du dictionnaire

Le long des minutes
Encordées 
En échelle solide
Je touchais l’intouchable
Et le sortais 
De son carcan
Pour mieux le voir palpiter 

Je rangeais un bout du temps
Une seconde mille secondes 
Je le faisais éternel
Et le polissais 
Comme un galet dans le rapide

Puis à nouveau
Le matin venu
Je rangeais ces respirations à ma guise
Je regardais ses yeux
Et partais en voyage

Véronique 
© 2024 Véronique Poussart

dimanche 8 septembre 2024

8 septembre 2024


 Origami


C’étaient de fins papiers japonais
Aux couleurs irisées
Assortis aux phrases
Et aux regards
J’avais pourtant bien cherché
Sans en trouver un seul
Pour plier les folies d'un demain

Au détour d’un instant
Dans une vieille librairie
Sous un carton bariolé
Ils se sont pris d’envie
Valse danse entrechat
De glisser un pas de deux
Puis la musique si lancinante
Des amours déployées
A rempli tout l’espace
En cette fin d’été

Véronique

© 2024 Véronique Poussart

vendredi 6 septembre 2024

Perdre le fil


 Perdre le fil

Sans ciseau 
Il s’est rompu quand même 
À force de l’étirer
De le dénouer
D’en emballer 
Des cadeaux éphémères
De chanvre 
De lin 
De soie
De l’entortiller sur les doigts
De le bobiner
De le mettre en réserve
Au cas où

Je l’ai trop bien rangé
Il s’est évaporé
Ma mémoire ne s’en souvient plus

Il était bleu
Il était rouge
Et blanc
Il avait tenu mon enfance
Ma mémoire ne s’en souvient
Presque plus

Véronique 

© 2024 Véronique