dimanche 31 mai 2020

Semaine du 31 mai 2020

File indienne 1


File indienne 2


Finis les sauts de côté
Les gestes impétueux
Les tendres accolades

Règles et nécessités
Sont devenues
Nouvelles fêtes et parades

Sur le sentier de la guerre
À la recherche du temps perdu
Entre confiance et galère
On bat la mesure

Les mois comme un tambour
Les jours comme des baguettes
Se rappellera-t-on plus tard
Des distances nous séparant
De s’être voulu semblables

Attendre le prochain saut
Et la belle incartade
Et sans la file indienne
Se parler de plus près
De l’été de demain

Véronique

© 2020 Véronique Poussart

dimanche 24 mai 2020

Semaine du 24 mai 2020

À Sébastien

Les cyclistes

Troisième dimanche
Sous les verts
Les cyclistes jouent du mollet
Courbent le dos
Sous les vents frisquets

Je les connais
Ils gravissent les montées
Aiguisés par leurs défis
Tant et tant de plaisir
Sous leurs casques
Et leurs maillots colorés

L’eau fraîche de leur gourde
Se réchauffe
À la vitesse d’un soleil
Grimpant les côtes avec eux

Une montre une boussole
Une carte en tête
Les kilomètres en bandouillère
Le temps s’arrête
Vélo délice
Vélo complice

C’est du moins
Ce que mon fils raconte
Après les beaux soirs de printemps
Les escapades dorées
Et les routes ombragées piquetées de lumière

Véronique

© 2020 Véronique Poussart

dimanche 17 mai 2020

Semaine du 17 mai 2020

Pourquoi pas 

Pourquoi pas 
Être surbmergé par le printemps
Et reprendre la vie laissée en vadrouille

Dans l’armoire
Des dictionnaires
S'étaient ouverts
À la mauvaise page

Survivre
Les gouaches des paysages
Le disent
Attelées au soleil
Pourquoi pas
Une journée
À habiter d’un nouveau regard


Véronique
© 2020 Véronique Poussart

dimanche 10 mai 2020

Semaine du 10 mai 2020

Les cartes d'hier


Y restent des traces de mouillages
De jours disparus
De coches gravées
Dans les cales des voiliers

Des toiles solides
Cousues et recousues
Points de marins
Et points d’aventures

Dans les criques et les baies
Le bois s’amoncelle
Et ton nom dérive
Dans sa bouteille à la mer

Chacun reste chez soi
Entouré de ses bras
Câlinant son espérance
Et rêvant de bouger

Les cartes restent
Sans les partances
Les maisons sont des îles
Où nul n’accoste
C’est le grand bleu
Là-bas

Là-bas
Comme les cartes l’avaient nommé


Véronique

© 2020 Véronique Poussart

dimanche 3 mai 2020

Semaine du 3 mai 2020

Pour un peu...


Pour un peu
Le printemps serait là
À nous éclabousser de vert
De bruits de la vie qui passe
Dehors

Des mouvements nets et francs
De klaxons
De bicyclettes d’enfants
De cordes à linge un peu rouillées

Il nous reste les oiseaux
Les bernaches les oies
Les pics les merles
Il nous reste à croire en mai
Et à ses promesses

Véronique

© 2020 Véronique Poussart