dimanche 26 août 2018

Semaine du 26 août 2018

L'exode

Partis
Bleus dans l’air frais
Par vagues par nuées
Rangs serrés
Une armada déterminée

Vers où vers quoi
Les seuls abris si loin
À perte de vue
Que des champs fauchés
Des routes caillouteuses et sèches

Peut-être des lavandes
Peut-être des chicorées sauvages
Les savants l’ont pourtant calculé
Les papillons forcent les courants
De leurs ailes si légères


Véronique
©  Véronique Poussart  2018

dimanche 19 août 2018

Semaine du 19 août 2018

Toutes les choses impossibles à nommer

Il est facile de dire l’heure
Ici
De connaître
Et le jour et l’année
Et pour peu que l’on prenne des notes
De retrouver l’état du monde
À pareille heure
L’an dernier

La surface des évènements
Cache les bruissements
Les tumultes du dessous
Et de l’ailleurs
Ici un champ d’avoine
Là-bas un désert
Ici un droit de parole
Là-bas une prison

Derrière le bruit des feuilles
Ballottées par le vent
Des grillons des écureuils
Une vraie journée à vivre
Et dessous les ponts écroulés
Des larmes amères

Si difficile qu’il est
De savoir le vrai du vrai
De le dessiner de l’écrire
Le mot et le tracé
N’étant jamais exactement
Ce qu’ils semblent exprimer

Véronique
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©  Véronique Poussart  2018

lundi 13 août 2018

Semaine du 12 août 2018

Les chemins du soleil

Comme dans les cours urbaines
Où il rase les murs furtivement
Contourne un lilas
Et quelques fougères
S’amuse des ombres
Éclaire le livre posé sur la chaise

S’étend à midi
Dans les champs du monde
Et les mers de seigle
Frissonnant au vent
Sans retenue aucune
Les nuages dépliés
Comme une nappe sur le sable

Va-t-il perdre le nord
Va-t-il déraisonner
Il souffle le chaud
Sur notre hémisphère 

Ce n’est pourtant que le matin
Et déjà il s’envole
Par millions de chemins

Nous en saurons plus
Si Parker
Filant droit devant
À toute allure
Ne se retourne pas
Surtout pas


Véronique

©  Véronique Poussart  2018

dimanche 5 août 2018

Semaine du 5 août 2018

Chaleur extrême

Il se nomme Théo
Poisson volant de son état

Nage et vole en toute quiétude
Mer agitée ou mer calme
Peu lui importe

Habitué qu’il est
Aux climats modérés
Trouvant à manger
De gauche de droite
Évitant pêcheurs et plastiques
D’un coup de nageoire
D’un coup d’aile

Sans être renseigné
Sans être expert
Ne lisant ni les vraies ni les fausses
A quand même senti une différence

Il fait bien chaud dans l’eau...
Je vais voler davantage
Et trouver dans le vent frais
Un soudain réconfort

Bien mal lui en prit
Le soleil cuisait tant
Son envolée lui fût funeste
Il reste son éclat
Dans les esprits inquiets

Ne faites pas trop confiance
Lisez ce qui convient


Véronique
©  Véronique Poussart  2018