dimanche 25 mars 2018

Semaine du 25 mars 2018

31 rue Cambon

31, Rue Cambon
Maison Chanel

Retour sur images
Elle était Mademoiselle
Coco ou Gabrielle
Indépendante et fervente
Rangs de perles au cou
Auréolée du Numéro 5

En bandoulière
Un sac piqué en losanges
Et des phrases légendaires
La conviction du possible
Et les dictats sacrés

Aurait-elle vu
Ce morceau de tissu
Flamboyant comme son destin

Aurait-elle dit
On taille on coud on assemble

Maison de couture
Aux « petites mains »
Ajustant  les jerseys
Et les tweeds
Finissant les doublures
Souples et satinées

Oui je sais
Des fils partout
Des ganses
Bordant les créations
Les ourlets ajustés
Signant l’élégance

Oui je vois
Un fil blanc est tombé
Sur le plancher
Poli par les nuits blanches

Véronique
©  Véronique Poussart  2018

dimanche 18 mars 2018

Semaine du 18 mars 2018

Enfance

Collier d’images raboutées
Enfilées au hasard des pensées

Fil dAriane noué et renoué
Au gré des vents changeants

Collier poli des marées journalières
Pièces manquantes
De bouteilles à la mer

Ne restent que les lettres
Les a b c de l’école
Les deux et deux font quatre
Après c’est le pain et le chocolat

Le message est lessivé
À force de courants
Mémoire du chat à la fenêtre
Mémoire du bateau de papier

Sur la rue du village
Les reflets changeants
Des ardoises mouillées
Et les bruits lointains
Des grumes sciées


Véronique
©  Véronique Poussart  2018

dimanche 11 mars 2018

Semaine du 11 mars 2018

Lettre


Il manque l’adresse
Les détails le code
Le nom des destinataires 

Des messages de paix balbutiés
Bonheur et sortilèges
De l’invisible de l’impalpable

À l’intérieur
Les couleurs frémissent
D’un printemps tardif
Par les fenêtres trouées
On ne sait pas pourquoi

Sous quelle latitude
Sera-t-elle quand même ouverte
Sous le timbre d’un pays imaginaire
Elle voyage elle voyage
Libre et bleue

Véronique

©  Véronique Poussart  2018

dimanche 4 mars 2018

Semaine du 4 mars 2018

Théâtre 

Quelques secondes
Avant que le rideau rouge
Ne se lève
Et que les trois coups
N’aient été frappés
Le silence régnait encore

D’un coup la saison lyrique
Envahissait l’espace
À coup de cymbales
De cordes et le cuivre

Les voix prenaient leur envol
Les fleurs s’ouvraient
Les abeilles butinaient
Les bruissements des oiseaux
Semblables aux craquements
De la robe de satin de la Diva

Devant cette déferlante
De mouvements d’une amplitude
Inégalée soudaine délirante
Chacun se sentait porté et guéri
La mélancolie des semaines passées
Bel et bien endormie

Sur les calendriers
Des signes allaient s’inscrire
Et des feutres fluo
Marquer les heures bénies


Véronique
©  Véronique Poussart  2018