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Calme plat
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Le ciel filait son calme platAprès s'être gorgé d'eauEt sous l'eauL'ancre filait son calme platRouge du soleil couchantQue regarder que devinerEntre les étoiles filantesLes feux d'artificesLes montgolfières du soirLes lunes qui se lèventGrandissent diminuent se cachentEntre les méduses Les corauxLes bernard-l'hermiteLes sardinesLes galions en perditionLes trésors enfouis sur les bancs de hauts-fondsLes plongées de rorqualsPhotographiées par des touristes avidesJeux d'horizons comme jeux de mainsLà où ça commenceLà où ça finitLes frontières disparaissentLe caché le nomméCe n'est pas vraiment comme ça Aux nouvelles du soir
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Avant
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Avant les territoires
Et les frontières
Avant les murs et les visas d'entrée
Les migrants qui ne migrent plus
Dépassés par les dictats des politiques
Et des peurs
Qu'y avait-il avant ?
L'eau, le feu, l'abri, le clan
Rester vivant
Pas de temps pour les rêves
Pas de temps pour se regarder
Le troupeau est nomade
Et la terre lui appartient
Les femmes sont belles
En portant leurs enfants
Et le minimum n'est qu'un minimum
Qu'y avait-il avant le déluge
Et les guerres fratricides
Les géants des marchés
Les espaces grignotés ?
Juste le feu protecteur
Les ombres projetées
Sur les écrans des cavernes
Des forêts de fougères
Des sables rouges, et blancs et noirs
Et toi et moi et lui
Et les milliards à venir
Et eux et nous
Les mêmes, les mêmes
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En pleine nuit
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En pleine nuitIl cherchait la luneIl cherchait les étoilesIl appelait les réponsesIl posait les questionsLe feu ne brûlait pasNe s'avouait vaincuEt brindilles après branchesSoufflait la chaleur et la lumièreSe tournait contre le ventSe faufilait entre les arbresDécodant les mousses et les pierresIl bâtissait ainsiUn empire dans sa têteDes marqueurs à mieux vivreDes chansons à sifflerDe temps en temps la nuitJe dis la véritéIl cherchait la luneEt trouvait les étoiles
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Lundi
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Se réveillerDes projets plein la tête Dessiner un meubleTrier les vieux papiersÉcrire à un amiLe temps d'un désirD'une élucubrationNi une ni deuxLe papier le ciseauLa pierre ce sera pour plus tardRecoller l'aile de cet ange de boisÉcouter une musiqueSi longtemps oubliéeEt cuire les confituresPour les matins d'hiverLes lundi sont faits de peccadillesMais parfois de grands changementsS'opèrent à notre insuDans ces gestes De bouts de ficelle