dimanche 27 décembre 2015

Semaine du 27 décembre 2015

Le vent de la paix

En 2016
Un jour de plus pour être heureux
Fantaisistes
Imaginatifs
Créatifs

En 2016
Un jour de plus pour être réalistes
Bien consommer
Recycler
Partager

En 2016
Un jour de plus pour la paix
Au cœur des nations
Au cœur de chacun
Tous lieux confondus

En 2016
Un jour de plus pour un nouveau monde
Repenser de vieux modèles
Rectifier les tirs
Vivre autrement

365 autres jours
Quand même
Pour que les oiseaux de la paix
Traversent nos vies...


Véronique

dimanche 20 décembre 2015

Semaine du 20 décembre 2015

Paysage de mer

Je nage doucement
À mes côtés
Des algues des coraux
De grands blocs
Venus d'âges lointains
À l'époque où les mers
N'étaient pas si vastes

Je respire en cadence
Respiration de poisson libre
Loin des filets
Loin des bateaux-usines
Dont j'entends parler 
Depuis longtemps trop longtemps

Aux quatre points cardinaux
De l'eau pure encore
Car je suis poisson de fond
Et j'échappe aux continents de plastique
Je me nourris de beauté
Et trouve subsistance
Dans les lentes ondulations sous-marines
Et les  textures changeantes de l'océan 

Mais voici que soudain
Je fais des bulles rouges
Minuscules mais rouges
Est-ce Noël ? 
Mes arrières arrières arrières grands-parents
En avaient entendu l'histoire
Des bulles rouges...
C'est Noël !!!


Véronique

JOYEUX NOËL à chacun et chacune
Qui me suivez dans ce blog...


dimanche 13 décembre 2015

Semaine du 13 décembre 2015

J'irai décrocher la lune

Les champs sont pelés et dégarnis
Les terres labourées ont couleur
D'une armada de lièvres
Étendus côte à côte
Figés en attente d'un hiver
Qui étrangement ne vient pas

Il faut des arbres
Vite il faut des arbres
Des séquoias des bouleaux
Des chênes verts
Des eucalyptus
Des arbres rabougris
Des mousses forestières
Dans les sapinages

Des intentions de verdure
Et des intentions d'eau pure
Des énergies nouvelles
Pour une planète en déficit

Décrocher la lune
Est-ce si difficile?
Et connaître les bienfaits
Du soleil du nord
Du soleil du sud
Est-ce si impossible?


Véronique

dimanche 6 décembre 2015

Semaine du 6 décembre 2015

Mandarines

Il n'y avait que ce plat de faïence
Dans la tranquillité du jour
Vrai plat et fausses oranges

Le soleil glissait doucement
Vers le quatre heures de la brunante
Calme le temps arrêté
Calme la maison silencieuse

Je le regardais avec ses couleurs
Ses dessins ses craquelures

Ah! Si j'avais eu sous la main
Quelques mandarines de décembre
Pour des pensées nomades
Et des saveurs sucrées de fêtes...




dimanche 29 novembre 2015

Semaine du 29 novembre 2015

COP21

Mirages de chaleur
Sur l'Arctique
Terres craquelées
Et prairies en manque de fourrages

Trop d'eau
Pas assez d'eau
Cafouillage de thermomètres
Errance des marées
Et populations en exil

Où sont les vallées vertes d'un début du monde
Et les ruisseaux limpides des forêts moussues
Dans les écrits des sages
Dans les graines libres ouvertes aux vents

Les caméras des drones
Filment les fumées sombres
Ombres portées 
Sur les sols fertiles


Si rien ne change
Il faudra redessiner 
Les cartes des îles mythiques 
Réduites comme peau de chagrin

Pendant ce temps
Toi l'ours blanc
Tu nages tu nages...


Véronique

dimanche 22 novembre 2015

Semaine du 22 novembre 2015

Le pays lointain

J'ai tant perdu
Puisque je t'ai perdu
Le temps file
Sauvage et indompté
Finies les heures de l'insouciance

Loin bien loin
Les rues les parcs
Les escaliers les détours
L'imprévu des promenades
Et des conversations

J'ai tant perdu 
Puisque je t'ai perdu
Étés rutilants
Où nous lisions complices
Sur le banc du jardin

J'ai tout perdu
Puisque je t'ai perdu
Jusqu'à la musique des mots
Dans les lettres de ton nom
Dans les voyages de ton nom

Tu étais pays et terre
Histoire et déraison
À travers semaines et saisons
J'ai tant perdu 
Puisque je t'ai perdu


Véronique

dimanche 15 novembre 2015

Semaine du 15 novembre 2015

Les couleurs de la musique

Elle est presque transparente
Comme le son de la flûte sur les contreforts des Andes
Elle se faufile semblable aux vents
Sur les herbes rares
Des hauts plateaux

La musique est bleue
Du bleu des blues
Bleu des désespoirs
Bleu des notes 
Éparpillées sur tous les continents

Elle est verte
Fraîche comme des trilles
Verte comme les comptines des enfants
Et les murmures qui consolent

Elle a couleur d'encre de Chine
Des sombres moments
Elle est le Sanctus de Gounod
Elle est Reggiani
Les loups sont entrés dans Paris

Enveloppée d'orange
Comme des bras qui protègent
Musique gitane et envoûtante 
Des feux la nuit

Elle sait être rose aussi
Douceur langueur séduction
Accords et arpèges
Danses et mélodies

Elle est multicolore 
De toutes les races
De tous les peuples confondus
De chaque histoire

Mais depuis deux jours
En repensant aux staccato des balles
Elle n'est que tourments et peines
Elle n'est que d'une couleur
Elle n'est que rouge sang


Véronique

dimanche 8 novembre 2015

Semaine du 8 novembre 2015

Promenade*

Emprunter les chemins du cerveau
Et s'y promener comme en pleine nature
Buter sur les zones sombres
Aux rêves cadenassés

Des souvenirs lumineux
Remontent à la surface
Mots doux et mots tendres
Mots mordants 
Comme chardons piquants

Moments vagues de toutes les imprécisions
Des non-dits
Des voyages impossibles
Bien cachés dans les neurones

Est-il utopique
De parcourir enchantés 
Les routes des passés lointains
Et de grimper sur les collines du possible

C'est dans le flou
De ces paysages
Mordorés et bleutés
Que le cœur se promène

C'est dans le flou
Des vents de la pensée
Chargés de la lumière du jour
Que je me promène


Véronique

* La promenade peut être longue car notre cerveau possède environ 160 000 kilomètres de fibres nerveuses


dimanche 1 novembre 2015

Semaine du 1er novembre 2015

Terre de roches


Les pierres affleuraient du sol par milliers
Minuscules ou immenses
Parfois légères parfois lourdes

Aux labours de l'automne
Elles ressortaient 
Infiniment vivaces
Et n'abdiquaient jamais

On avait beau les mettre en tas
Les aligner en murets
Les dissimuler dans le détour des fossés
Elles s'ancraient là 
À demeure
Liées aux paysages

Et puis juste à cette saison-ci
Comme par magie
Elles avaient à nouveau été avalées

L'argile les avait amalgamées
Et des  arbres poussaient poussaient
Multicolores

Les choses ne sont jamais tout à fait
Ce qu'elles semblent être



Véronique

dimanche 25 octobre 2015

Semaine du 25 octobre 2015

Un temps de cinéma

Il va falloir vivre autrement
Pendant que les jours 
Se font plus courts et plus frais
Réintégrer ses abris 
En appréciant  la lumière vive 
Que l'ouest projette
À travers les arbres dégarnis

Par la fenêtre j'observe
Le chahut des écureuils
Récoltant encore un peu sous les noyers
Et les voisins ratissant une dernière fois
Feuilles dorées et herbes jaunies

C'est un temps de cinéma
Car il n'est pas si étrange 
De s'inventer de nouvelles histoires
Et de se fabriquer des héros
En partance vers des mondes inconnus

Mais bien sûr aussi 
Un temps de quotidien
Arrêt sur image 
Close-up sur les rituels et les gestes 
Si ténus et si nécessaires

Et les écureuils calfeutrent
Leurs réserves d'hiver ...


Véronique

dimanche 18 octobre 2015

Semaine du 18 octobre 2015

Départ immédiat

Octobre transporte dans ses veines
La nostalgie d'un été qui s'enfuit
Les oiseaux
Chanteront ailleurs
Les dimanches et les lundis
Enduits de couleurs bleues et blanches

Il reste le désir des départs
La volonté des départs
Chargés de rencontres et de découvertes
Pourquoi ne pas saisir le Sud
Les images alanguies et douces du Sud

Car le temps se fait incertain et venteux
Les feuilles dansent déjà les flocons à venir
Je vois l'air plein des tiges fanées des maïs 
Et les derniers potirons
Abandonnés dans le frimas du matin



Véronique




samedi 10 octobre 2015

Semaine du 11 octobre 2015

Le voyage

S'il était facile
De dire la vie
Chaque dessin le ferait

S'il était facile de la faire surgir
Au matin
Intacte et triomphante
Chaque livre chaque musique le ferait

Mais rien de cela n'est évident
Dans ses cercles infinis
Elle nous tient captifs
Admiratifs de tout ce qui se révèle
Du plus précieux au plus rare
Du plus clair au plus sombre

Elle nous mène consentants
Vers toutes ses dérives
Soucieux de la route
Mais heureux du voyage


Véronique

dimanche 4 octobre 2015

Semaine du 4 octobre 2015

La table

On se retrouvait là
Autour de la table
Partout des pichets des assiettes
Des bols de thé
Des fromages et du pain tiède

Chacun racontait son hier et sa semaine
Les rires faisaient battre les coeurs
Et danser les enfants

On voulait que ça dure jusqu'à la nuit
Ce plaisir fantaisiste et primesautier
Les réparties coincées entre les histoires de vie

On se trouvait tous beaux
Tous dignes d'attention et de tendresse
Tous personnages de roman

Oui ça peut arriver 
Des fêlures et des peines
Des angoisses de nuit blanche
Je crois savoir que les excès de regards et de paroles
Guérissent les coeurs

Sans regarder le temps qui passe 
Il faut juste savourer les minutes lumineuses
Et les caler bien serrées 
Entre hier et demain


Véronique

dimanche 27 septembre 2015

Semaine du 27 septembre 2015

Des millions d'années

Il y a des millions d'années
Et c'est aujourd'hui
Qu'il me vient des images
Soir d'éclipse et de lune rouge
Lune des moissons et de l'abondance

La terre se transforme se modifie
Elle est de glace et d'éruptions
De tempêtes de tsunamis
Les ruisseaux les rivières la façonnent
La configurent autrement
Toujours autrement

Peu importe le temps et ses folles durées
Des pans de montagnes dévalent
Le vent est caresse ou fracas
Qu'il fasse moussons inondations sécheresse
Chacun à son tour joue de ses magies

Blocs erratiques
En pleine forêt
Canyons vertigineux 
Tout autant que galets de rivages 
Je vous nomme ce soir
Les rock stars de ma géologie


Véronique

dimanche 20 septembre 2015

Semaine du 20 septembre 2015

Pas si loin

Ce n'est pas loin
Pas si loin
C'est clair et léger
C'est septembre avant plus tard
C'est un dos appuyé sur un rocher
Un minuscule bois flotté
Dans la main
Pour dessiner la vie sur le sable
Et dégager le coquillage échoué dans les joncs

Ne rien dire que sa mémoire ne sache déjà
Ne rien éprouver de plus
Que le corps ne sache déjà
Tout est là dans cette heure magique
Feutrée tapie entre les herbes souples 
Et  les hampes des sagittaires

Les bateaux passent d'un horizon à l'autre
Tant d'est que d'ouest
Tous les points cardinaux réunis
Dans un même battement de fleuve

Car c'est vrai
Ce n'est pas loin
Pas si loin


Véronique

dimanche 13 septembre 2015

Semaine du 13 septembre 2015

Conversations décousues

Il fait nuit
Nuit noire nuit d'encre
Nuit de graphite nuit de mine de plomb
De celle qui reste dans le taille-crayons

Des bruits
L'eau du bassin
Sur l'autre rive
Le train toujours à l'heure
Les avions qui passent
Au-dessus exactement

Les conversations les confidences
Les souvenirs 
Les mots d'anniversaire
Les papiers pliés
Rangés sans les relire
Petits mots de carton
I love you Tristan
C'est pour toi Catherine
C'est elle qui l'a tissé
Édouard ton équipe c'est bien? 

Le blanc des murs allumait le soir
J'y voyais clair comme en plein jour
Il venait des projets
On tenait des propos de ponts d'îles de traversées
De dates et de temps
On bâtissait on fixait on alignait

Les fils des rencontres 
Dénoués renoués 
Au temps des au revoir et des baisers
Chacun se demandait
De quoi causer encore quand se fermera la nuit noire
Sur un 13 septembre


Véronique

dimanche 6 septembre 2015

Semaine du 6 septembre 2015

Plus de quatre

Ils étaient plus de quatre
À rêver de maison
D'un espace de paix
De travail
De repas partagés

Ils étaient plus de quatre mille
À rêver d'un abri
D'un lieu serein
De sécurité 
De repas chaque jour

Ils étaient plus de quarante mille
À rêver d'un toit
Famille ou cousinage
Parfois chants ou danses
Dans le soir qui tombe

Ils étaient plus de quatre cent mille
À rêver d'un carré de terre
Bleu et clair
Protecteur 
Où boire l'eau le thé le vin
Où se regarder avec une lueur joyeuse
Dans les prunelles

Je crains... je doute...
Plus de quatre millions?



Véronique

lundi 31 août 2015

Semaine du 30 août 2015

Le pont de Tacoma*

Encore aujourd'hui
Plus de murs que de ponts
Murs pour les  migrants
Murs pour les différents
Cacher Oublier Nier 

Mauvais calculs et ignorance
Agressions du pouvoir
Même les ponts s'effondrent
Vacarme d'acier
Vacarme des discordes

En dessiner de nouveaux
En construire de nouveaux
Élégants solides utiles
Relier et rejoindre
Regarder l'eau filer dessous
La vallée se déployer dessous

Du plus petit ruisseau
Jusqu'aux deltas 
Espérer
Tout n'est pas dit encore
Langage de poutres 
Ou vrais mots d'amour


Véronique

* Inauguré le 1er juillet 1940
  Il s'est effondré le 7 novembre 1940.

dimanche 23 août 2015

Semaine du 23 août 2015

Marine s'écrit la mer

Sous la lumière de la lagune
Et  du reflet d'un soir
En imaginant l'épave aux coquillages

Elle a la couleur de notre mémoire universelle
De toutes les conquêtes et de tous les espoirs
Du caché du mystère
La texture des rêves et l'imprévu des découvertes

En rythmes découpés et méthodiques
J'entends la vague respirer le souffle
De cette immense aventure marine

En gage des témoins minuscules
Des tessons verts dépolis
Des plumes d'oiseaux migrateurs
Du varech et des joncs 


Et puis...pourquoi pas...
Un brin d'insouciance et des pensées vagabondes

Si tous les poissons du monde
Faisaient des bulles en même temps
J'imagine le remous et le tintamarre
Ah oui... Le tintamarre


Véronique

lundi 17 août 2015

Semaine du 16 août 2015

Sentinelles

Je marchais
Sur une plage
Infiniment longue et lente
Pas une trace
Pas un coquillage
Pas une branche d'une dérive lointaine

Un silence assez étrange
Comme si c'était le début d'un nouveau monde
Soleil blanchâtre et brouillard d'eau troué et piqueté
De lumière indécise

J'aurais voulu dessiner sur les paillettes dorées du sable
J'aurais voulu former des mots en trouvant les lettres
D'un monde hors du temps

Puis là, devant la ligne si droite, juste un peu inclinée vers la mer
J'ai vu ces blocs sentinelles si bleus, si vibrants de force et de calme
Si patients d'un temps infini

Ils ont porté les gestes des dessins
Et se sont ouverts chargés de lettres


Véronique

lundi 10 août 2015

Semaine du 9 août 2015


La nuit des Perséides


Ciel en émoi
Balafré de stries lumineuses
Découpant l'obscurité
D'arcs de cercles géants

Une seconde ou moins
Tout est dit
Il n'en faut pas plus pour tous les vœux du monde
Pour tous les espoirs
Pour tous les souvenirs

Les poussières rebondissent sur l'espace
Ricochant comme cailloux 
Brûlant d'un dernier feu
Intense magique et rare quand même

Comme une grande fête annuelle
Comme des feux de Bengale 
Pour le plaisir des veilleurs solitaires et patients
Un cadeau venu du fond des temps 
Une calligraphie de l'espace
Parfaite pour s'émerveiller encore 
Et toujours


Véronique